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18 juillet 2023

On t’explique comment on invente un produit 

 

Tu t’es déjà demandé comment on invente une nouvelle boisson ? Spoiler Alert, c’est un long processus semé d’embûches. Entre l’idée et le produit final, il y a souvent plusieurs années de développement. Un sacré parcours du combattant. On t’explique le processus en prenant notre nouveau Sympastis comme exemple. 

L’IDÉE

Notre sympastis, on y avait déjà pensé il y a sept ans. On avait fait des premiers essais mais c’était vraiment pas ouf. Du coup, on a rangé ça dans un tiroir. Du temps et de l’alcool a coulé sous les ponts et finalement, il y a deux ans, on est reparti pour un tour.

Tout d’abord on fonctionne au plaisir. On ne va pas faire une boisson qui ne nous fait pas kiffer. Il faut que ça nous parle et que ça nous passionne. Si on l’a ressorti du terroir ce pastis, c’est parce qu’on s’est rendu compte qu’on en reparlait fréquemment entre nous. Un peu comme un vieux rêve.

On a aussi vu qu’il y avait un engouement autour de cette boisson, notamment du côté de l’arc lémanique. C’est super important aussi. On ne va pas développer une recette s’il n’y a pas forcément de débouchés. La recherche et développement demande pas mal d’investissement en temps et en argent, du coup il faut que ce soit intéressant. 

Le pastis est une boisson mythique, avec une histoire et un imaginaire rempli de soleil, de pétanque et d’apéros en marcel. Un vrai monument donc, on trouvait cool de s’y attaquer. 

Il s’est avéré qu’il y avait un trou et une opportunité sur le marché suisse. On a remarqué que les autres pastis faits en Suisse n’étaient pas labellisés BIO et ne contenaient finalement presque pas de botaniques cultivées en Suisse.

Bref, en 2021 on se dit que ce serait le moment d’y foutre un coup comme on dit à Souboz. Feu, départ.

LES INGRÉDIENTS

C’est un point fondamental pour nous. Pour schématiser, on va tracer un cercle de 30 km autour de notre distillerie et un maximum de nos ingrédients doivent s’y trouver. On va aussi se concentrer sur des botaniques que l’on peut cultiver dans notre jardin aromatique. 

Le choix et la qualité des botaniques sont des points primordiaux. Au final, la qualité de la matière première va clairement faire la différence sur le rendu final. On va donc les choisir en fonction de leur goût et de leur empreinte sur l’environnement. 

Pour le pastis, on a trouvé une alternative afin de ne pas importer d’anis: le fenouil anisé. On a sélectionné l’agastache qui amène des touches mentholées et anisée ainsi que la menthe douce. Ces trois botaniques poussent actuellement sur notre parcelle et dès cet automne, on va pouvoir te proposer notre pastis avec ces botaniques faites maison et 100% BIO.

C’est bien joli tout ça, mais on a dû faire une entorse à notre philosophie. La réglisse ne vient malheureusement pas de Suisse. Nous l’importons car c’est obligatoire d’en avoir dans la recette pour obtenir l’appellation pastis. Elle ne pousse pas en Suisse car il ne fait pas assez chaud, du coup, on en a trouvé en bio à l’étranger en Géorgie. On a pas trouvé d’alternative locale ayant le goût de réglisse. Schade. Au final, selon nos calculs 99.8% de nos ingrédients viennent de Suisse et on s’est dit que c’est un score plus qu’honorable pour une boisson qui en contient d’habitude 0%.

Concernant la Souboziane c’est un peu spécial. On sait bien que nos agrumes ne viennent pas du coin. Lors de sa création il y a dix ans, on n’avait pas encore de philosophie aussi tranchée. Honnêtement, notre spécialité, on ne l’aurait probablement pas créé aujourd’hui.

RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT

Let the fun begin. C’est le moment le plus intéressant, mais aussi le plus fatiguant. C’est franchement une longue route semée d’embûches que de créer une nouvelle boisson. C’est ici que le génie de Gagy entre jeu. 

On va d’abord se servir d’un petit alambic, l’idéal pour trouver le dosage parfait des ingrédients. Il est pratique, car il nous permet de faire des petites quantités: si on devait utiliser notre chère Renée, cela nous couterait très cher en botaniques. Notre alambic de poches nous permet donc de travailler sur une recette à moindre prix pour pouvoir l’affiner, distillation après distillation. L’étape est cruciale pour dénicher une harmonie entre les botaniques.

Pour le Sympastis, nous avons aussi organisé des dégustations à l’aveugle entre nous. Nous avons fait ces comparatifs avec une dizaine d’autres pastis suisses et français pour nous comparer: le trouble, l’odeur, le goût, la tenue en bouche, la couleur avant et après le mix avec l’eau.

Une fois la recette parfaite dénichée, nous sommes passés à des tests grandeur nature sur notre bel alambic au feu de bois. Là aussi des adaptations sont nécessaires. Une même recette ne donnera pas le même résultat sur un petit alambic et un grand. De nouveau, des petites adaptations sont nécessaires: après des années de distillation, l’expérience acquise par Gagy nous est très utile.

À la fin, tout ce processus nous aura pris près de deux ans. C’est long et on doit avouer qu’on traverse quand même pas mal de moments de doutes; le goût ça reste un truc très subjectif et on ne sait jamais vraiment si une recette va plaire au plus grand nombre.

LE FINISH

Une fois la recette terminée, il faut encore vendre le résultat final. Un point est important est la création d’une étiquette. On ne vendra pas le contenu si le contenant n’est pas à la hauteur. Pour ça, on a deux solutions, le faire en interne ou alors engager les talents d’un graphiste. Pour notre Sympastis, on a demandé à notre ami Jay de Structo à Bienne de faire le boulot. Et c’est sacrément réussi ! Il a bien réussi à capter notre esprit et l’essence du pastis avec cette étiquette qui sent bon le sud et les longues soirées d’été. 


Après ça, il y a pas mal de boulot pour calculer les prix de vente pour les privés, les revendeurs, etc. Il faut aussi préparer la communication, inventer un chouette cocktail, écrire les textes pour le site internet, les descriptions du produit pour notre webshop, faire des photos, préparer une newsletter, créer des posts pour les réseaux sociaux. Ça ne se fait pas en un claquement de doigt et ça s’anticipe. Ou pas.

EPILOGUE

On pourrait croire qu’une fois le produit est lancé tout est terminé… Ce serait trop facile. Notre produit va encore évoluer selon les retours du marché ! Nous sommes toujours à l’écoute des retours du consommateur pour affiner notre recette. C’est important pour nous de ne pas être dogmatique lorsqu’il s’agit de goût. Nous sommes toujours à l’écoute et ouverts à l’échange. Alors n’hésite pas à nous écrire 🙂 

GOUTTE DONC, TU VERRAS APRES

    

© Gagygnole SA

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